DIS-MOI !
Dis-moi quelle est ton école, je te dirai quel papa ou quelle maman
tu es.
Faut bien l’avouer, la pression n’a jamais été aussi forte pour être le parent parfait. Mais qui dit pression, dit culpabilité. Que dire, que faire, ou l’inscrire à l’école, dois-je punir, mettre des règles, laisser faire, est-ce qu’il est heureux, est-ce qu’il mange bien, est-ce qu’il sera heureux plus tard, est-ce que je lui donne assez de temps, que lui offrir en jouet, est-ce que j’en fais trop ou pas assez ?
À cela s’ajoute, suis-je une bonne mère, un bon papa, un bon époux, une bonne épouse ? La pression du boulot, la pression des tracas quotidiens…
Et là trop tard c’est déjà le méga burn-out, HAHAHAHAHAHAHHAHAHAHAHAH, assez !!!!!!!!!
Alors qui dois-je être, que dois-je faire ? Montessori ou Frenet, Alvarez, Colibri, Berlioz ???????…
STOP !
Dès lors que je place les intérêts de mon enfant au cœur de mes préoccupations,
dès lors que je me remets en question je suis un bon parent. La bonne méthode, il n’y en a aucune.
Si je choisis une école alternative, je peux prendre le risque d’avoir un enfant super équilibré ou un enfant largué dans un monde qu’il ignorait jusqu’à lors. Si je choisis l’école classique, je prends le risque d’avoir un enfant super équilibré qui s’adapte, ou un enfant broyé par le système, ou un gamin qui s‘en fout, qui suit sa route.
Est-il bon de choisir un extrême ?
Le retour à la réalité n’est-il pas d’autant plus violent ?
L’école publique n’est-elle pas en train de mourir avec un enseignement de qualité moindre ?
Et puis honnêtement, on voit jaillir des écoles alternatives comme des champignons… N’est-on pas chacun en train d’essayer de créer Son école Idéale !...qui comme on le sait tous n’existe pas…
Bon ben c’est bien gentil tout cela, mais je fais quoi moi ?
Je me fais confiance, je fais confiance à mon enfant.
La perfection n’est hélas pas de ce monde et culpabiliser sans cesse ne nous rendra pas heureux ! Alors, pourquoi ne pas simplement s’impliquer, proposer, observer, rappeler au corps enseignant que l’on veille au grain, mais qu’on leur fait confiance, ils sont les professionnels, comme nous le sommes dans notre domaine de compétence.
Les profs et les instits sont aussi des parents et des êtres humains en puissance, avec leurs faiblesses, leurs doutes, mais aussi leurs forces, leurs qualités et leurs savoirs.
Ensemble ne serions-nous tout simplement pas plus à l’écoute, plus vigilants, plus forts ?
Et si je décidais de créer ce climat « idéal » chez moi ?
Ne suis-je pas l’adulte référent auquel mon enfant fait confiance avant tout ?
L’éducation doit être avant tout l’apanage de la famille, quelle qu’elle soit, mono, homo, pluri, recompo ou pas…
C’est une histoire de famille et d’être humain, c’est une histoire d’amour avant tout.
Emmanuelle Roullier
