top of page

TROIS JOURS A BARCELONE (3)


Présentation : Gwen Le Tallec Auteur de romans jeunesse et de nouvelles

Site pro : http://www.gwen-le-tallec.fr/

Facebook(s) :

https://www.facebook.com/gwen.letallec & https://www.facebook.com/Gwenargan35/

Introduction :

EVENEMENT ! bfr le Mag' s'ouvre aux auteurs, et quels auteurs !

Gwen Le Tallec , que nous avions rencontré et interviewé il y a 6 mois

nous offre pour un RDV HEBDOMADAIRE sur bfr e Mag', la lecture de son dernier ROMAN !

Interview : https://youtu.be/4PvUEjfLcbA,

Chapitre 3 - L’île de la rencontre

Nous avons acheté une petite maison dans le quartier de Rochebonne à Saint-Malo. Elle est perchée en haut de la falaise qui surplombe l’extrémité Est de l’immense plage du Sillon.

Au loin, de la fenêtre du salon, nous apercevons, au bout de la digue, la ville close, majestueuse.

Des centaines d’îlots de pierre sortent à marée basse, rendant très difficile la navigation. A marée haute, nous admirons cette mer émeraude qui vient lécher la digue par temps calme. Les jours de tempête, les vagues explosent contre cette barrière de pierre en martyrisant les maisons construites en bord de digue.

J’ai rencontré Solal par hasard, il y a trois ans sur le Grand Bé à Saint-Malo. C’est une petite île aux pieds des remparts de la ville close. Je venais de rompre avec Raphael.

J’étais triste, même si c’est moi qui le quittais.

Ce dimanche, j’avais décidé de me faire une balade sur la petite île.

J’en ai profité pour rendre hommage à Chateaubriand, enterré sur ce bout de terre.

Je décidai de faire une sieste.

Nous étions en plein mois de juin et il faisait un temps magnifique.

Je me suis allongée. J’ai mis mon chapeau sur mon visage et je me suis endormie.

Mon réveil fut brutal.

Une pluie d’été s’est abattue sur moi ! J’ai couru pour me protéger et je me suis rendue compte que la marée était montée.

Le Grand Bé est une île reliée à marée basse au continent, mais à marée haute, il s’agit bien d’une île… Je me suis retrouvée comme une conne sur ce rocher sous la pluie. J’ai vu des gens sur la plage de l’autre côté et j’ai crié ! J’ai aperçu un gars qui s’est mis en slip. Il a plongé, et a bravé le courant pour rejoindre le Grand Bé.

Il est arrivé, glacé et m’a dit :

– Bonjour, je suis votre sauveur ! Solal, pour vous servir !

J’ai éclaté de rire ! Il était hors de question pour moi de faire la traversée. La marée montait trop rapidement. La pluie s’est arrêtée brutalement comme elle était arrivée. Nous sommes restés immobiles quelques instants à se regarder… lui en slip et moi complètement trempée ! J’ai prêté à Solal, une écharpe que j’avais dans mon sac. Le soleil est revenu et nous avons décidé d’attendre la prochaine marée basse. Solal a crié à ses potes Max et Julien qu’il restait avec moi. Nous nous sommes installés au sommet de l’île sur une étendue d’herbe verte, humide mais moelleuse. J’ai étendu mon manteau sur le sol et nous nous sommes assis sur ce petit bout de tissu encore relativement sec. Nous étions collés l’un à l’autre. Nous avons immédiatement engagé une longue conversation sur tout et rien.

– A part jouer à Superman en slip, vous faites quoi dans la vie ? – Ouah ! Je vois que… – Lilou. – Je vois que Lilou a de l’humour !

Solal m’a dit qu’il sortait de fac de sciences humaines et qu’il bossait dans une boîte de sondage à Rennes comme chef d’équipe. Il vivait en colocation avec Julien et Max, ses amis d’enfance. Ses deux copains travaillaient en intérim dans l’attente d’un boulot un peu plus stable. A 27 ans, ils formaient un trio d’étudiants attardés. Solal projetait de tout laisser tomber, sans en parler à son entourage, et d’écrire un roman. J’ai adoré cette idée ! Je trouvais ça drôlement gonflé de tout plaquer pour faire quelque chose que l’on aime. Je lui ai avoué que j’étais contrôleur de gestion dans une entreprise d’agroalimentaire. Il m’a fixée avec un regard de vache… et nous avons éclaté de rire !

C’était la deuxième fois en une heure pour moi. Cela ne m’était pas arrivé depuis longtemps. Un moment, j’ai arrêté d’écouter Solal. Je scrutais son visage, animé, détendu, souriant. Je l’ai trouvé beau, même si ce n’est pas un mannequin. Des cheveux noirs bouclés, pas coiffés, un mètre soixante-treize environ, des épaules de bucheron et des petites jambes. C’était Solal et je venais de tomber amoureuse de lui…

Avec mon mètre cinquante-cinq, mes cheveux longs bruns et mes petites lunettes rondes, on ne peut pas dire que je suis dans la cour des grandes !

Néanmoins, je suis bien proportionnée pour ma taille et les garçons me trouvent plutôt jolie. J’ai une petite cicatrice sur la joue, conséquence d’une chute de vélo à l’âge de sept ans.

Je suis tombée dans un fossé plein d’orties et je me suis cognée la pommette contre une branche.

– Lilou ! Lilou ? – Heu… Oui ? – Qu’en penses-tu alors ? – De quoi ? – De mon projet de roman ! – Ah, oui ! Super, j’ai hâte de le lire ! – T’emballe pas trop car je n’ai pas écrit une ligne… D’ici là, tu m’auras oublié. – Pourquoi ? Je t’aime ! Oups, mince… – Tu as dit quoi ? – Heu… Rien, je rêvais… – Non, tu as dit que tu m’aimais ! – Laisse tomber ! Je t’aime bien ! Je crois que la mer s’est retirée ! On y va ? – Ok, mais je veux que tu m’en dises plus, Lilou !

Nous nous levons pour nous diriger sur la plage.

– Solal… – Quoi ? – Il faut que tu mettes mon écharpe autour de ta taille ! – Pourquoi ? – Je crois que tu as un petit souci technique… – Oh ! Désolé ! Tu sais des fois c’est un peu mécanique et… – Je ne veux rien savoir, Solal ! On se connaît à peine !

J’éclate de rire pour la troisième fois aujourd’hui. J’ai espéré à ce moment précis le faire tous les jours le reste de ma vie… Nous nous sommes quittés sur la plage du Château. Max et Julien étaient revenus. Ils attendaient Solal avec ses affaires. Nous nous sommes promis de nous revoir… Le soir même, Solal m’appelait pour boire un verre.

– Mais, Solal, tu n’es pas à Rennes ?? – Dans une heure, je suis devant ta porte… – Tu sais, Saint-Malo un dimanche soir, c’est mort ! – J’apporte une bouteille de vin, si tu veux bien m’inviter chez toi ! Blanc ou rosé ? – Quoi ? – Mon slip ! – T’es con, Solal ! Rosé ! J’préfère ! Et je parle du vin bien sûr !

Il est arrivé une heure plus tard avec le rosé. Nous avons discuté longtemps comme sur l’île et puis nous avons fait l’amour jusqu’au lendemain. Depuis, nous sommes ensemble, et on s’aime comme des dingues !


Posts à l'affiche
Posts Récents
Archives
Rechercher par Tags
Retrouvez-nous
  • Facebook Basic Square
  • Twitter Basic Square
  • Google+ Basic Square
bottom of page