LA POIGNEE DE SABLE...

Du côté de Facebook, l'on y rencontre des E.T à bord de leur vaisseau à la technologie hautement créative... celui-ci est sans doute l'un des plus percutants et attachants que j'ai pu croisé lors de mes promenades virtuelles sur le réseau social... Artiste atypique mais néanmoins "pointu", je me fais un plaisir de lire ses commentaires, et n'ai pas pu résister à partager celui-ci...

"Papa, ce que je vais écrire là ne va pas intéresser grand monde. Mais qu'importe. Quand des semblant de bruits de bottes résonnent dans le soir, quand les fantômes des miliciens frôlent les portes des habitations, j'ai le sourire à l'envers.

Plus de 2 générations nous séparaient. Quand j'avais 20 ans c'était l'heure de ta retraite et ça n'a jamais été tendre entre nous. J'écoutais (à ton grand dam) The Who, LED Zep et Pink Floyd et tu me faisais écouter Brel et Sidney Bechet. Je dessinais des petits Mickey et tu me piquais mes dessins pour les montrer à tes collègues pilotes d'hélicos qui les affichaient dans leurs vestiaires (ils ont eu droit tous à leur caricature). Je squattais ta cave avec mes potes pour jouer du Rock et de la pop en faisant caguer tout le quartier.

Mais en 1940, tu as laissé ta jeune épouse, italienne et réfugiée (politique), en France avec sa famille, pour partir avec les FFL à Dakar avec ton unité et préparer un débarquement sur les plages du midi avec les ricains à la tête de tes hommes. La 1ère chose que tu as faite c'est ramasser une poignée de sable sous les balles des mitrailleuses pour la préserver dans un étui de grenade. Puis tu as progressé dans le pays avec ton commando pour traquer les nazis et participer à la libération de mon pays. La poignée de sable c'est un de tes fils qui l'a toujours. Dans l'étui. Puis la guerre s'est terminée. Ma mémé, d'origine Bavaroise et rom (ta maman) faisait de la résistance à Cluny en Bourgogne. Elle cachait avec mon pépé à moi et ma maman, dans leur maison, des tas de choses : armes, contenairs, maquisards, et, dénoncés par des collabos, les SS ont bien failli les embarquer plus d'une fois (mais la grotte était bien cachée). Après la libération, elle a fait des rideaux avec les parachutes. Vous aviez des tas de médailles et de distinctions pour avoir risqué votre peau pour la liberté et la démocratie. Vous n'êtes plus là. Vous étiez des héros. Aujourd'hui, je repense à tout cela. À vous devenus poussière. À mes nièces, mes neveux, ma famille et les gens que j'aime. Moi aussi, jusqu'à la mort, je me battrais pour que plus jamais ça. Je ne serais jamais un mouton. Merci pour tout mémé, pépé, maman, papa."