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THEODORIC LE CHEF (4)


La Marseillaise et la Pomme d’Amour

C’est le 30 Juillet 1792, il y a aujourd’hui deux cent vingt cinq ans, que les braves volontaires de Marseille, accourus en foule au secours de la Patrie, firent leur entrée dans notre capitale, ils firent alors connaître aux parisiens la délicieuse pomme d’amour et la Marseillaise, également ignorée jusqu’à ce jour.

Je vais vous raconter ce qu’il s’est passé le 30 juillet 1792, comme-ci nous y étions, c’est succulent mais aussi violent, c’est de là que vient ce chant révolutionnaire, la Marseillaise, ainsi que la tomate dite alors la “pomme d’amour”.. Voici le récit sur cette fameuse tomate, c’est tout simplement divin et cruel à la fois.

La Pomme d’Amour

Quand l’immortel Colomb découvrit l’Amérique, guidé par la science, épris d’humanité, Il ne se doutait pas qu’il livrait le Mexique, le Pérou, le Brésil, à la cupidité. Il ne se doutait pas que Cortez et Pizarre s’y précipiteraient, ne rêvant que de trésor, et qu’après lui, si bon, le conquérant barbare viendrait en massacreur, hurlant : de l’or! de l’or !

Il ne prévoyait pas les horribles fournaises, qu’allait imaginer le vainqueur assassin, Il ne prévoyait pas le lit d’ardentes braises où Cortez fit coucher le roi Guatimozin!… Ces jours affreux sont loin…

L’Europe, qui se proclame philanthrope, Ne songe plus qu’à l’avenir, Et les Mexicains, pacifiques, Des supplices de leurs caciques N’ont plus l’ombre d’un souvenir Oubliant les cruels outrages Les pendaisons et les carnages Qui décimèrent ses aïeux L’Aztèque, las de la révolte, Pour nous, comme pour lui, récolte De son sol les fruits précieux

Sous le chaud climat du tropique Le doux cacao du Mexique Mûrit ainsi pour nos gourmets Et notre Provence acclimate Sa délicieuse tomate Par qui sont divins tant de mets C’est grâce à l’Italie et grâce à la Provence Qu’a pu ( Sachez le bien, vous tous, gourmets de France) S’acclimater ce fruit, si goûté chaque jour Et que Paris surtout, qui tant s’en émerveille Qui lui fait toujours fête, applaudies Marseille Marseille à qui l’on doit cette “ pomme d’amour”

De la pomme d’amour, la cité Phocéenne N’est point mère, il est vrai, mais elle a sa marraine Les gourmets de Paris sauraient l’oublier Quand s’arma contre nous l’étranger en furie Les braves Marseillais, s’offrant à la patrie En bataillons nombreux, vinrent se rallier Lors éclatant comme un tonnerre L’hymne saint de Rouget, sublime cri de guerre Devint le chant du troubadour Qui, du pays de la cigale Porta, tout à la fois, à Paris-Capitale La Marseillaise et la pomme d’amour

Jeanne Savarin

C’est effectivement le trente juillet mille sept cent quatre-vingtdouze, ce jour précis que la capitale Française apprit à connaitre la tomate, réputée jusqu’alors terrible poison mexicain. Mise à l’index par de sots préjugés , la succulente solanée semblait devoir longtemps encore rester un objet d’effroi, comme dans l’antiquité le citron.

Les volontaires de Marseille, qui s’étaient donc levés en masse, à la nouvelle des graves dangers de la patrie, assaillie par une coalition formidable, arrivèrent à Paris, chantant l’hymne de Rouget de l’Isle, dont les accents enflammés électrisèrent bientôt la France entière. Ces bons Provençaux, aussi malins que vaillants, avaient naguère acclimaté chez la redoutable tomate, pour voir un peu si elle était aussi mortelle qu’on le disait.

Ils en avaient mangé et elle ne leur avait pas donné la moindre colique, et trouvant exquis ce légume exotique nommée “pomme d’amour”. Ils n’oublieront pas d’apporter leurs fameuses tomates et n’hésitèrent pas à en manger sous le nez des parisiens. Imaginez vous, au diner, se retrouver dans cette ambiance de cabaret, ce jour là 30 Juillet 1792..

Dans ce cabaret populaire de l’époque, ou les patriotes venus de la Cannebière prenaient leur repas. Tandis qu’au fond de la salle un volontaire chante la Marseillaise, le cabaret traiteur discute au sujet des dangereuses tomates que ses clients lui présentent et qu’ils lui demandent d’apprêter.

Ah ! quant à lui il n’y goûtera pas, le digne homme ! Près du couffin plein de pommes d’amour, on voit le chat de l’établissement qui, lui aussi, a de la défiance cette chose inconnue qui est rouge comme de la viande et qui ne sent ni le boeuf ni le mouton, ne lui dit rien qui vaille à ce gavroche de gouttière.

C’est ainsi que la tomate fut enfin importée et adoptée par les Parisiens ; la Marseillaise est également découverte ce jour là, comme quoi l’art culinaire est très présent dans l’histoire de France.

Dans le prochain numéro il sera question de la Reine Radegonde épouse de Clotaire 1er et bru de Clovis au 6ème siècle, puis au début du 19ème, avec le restaurant préféré de Honoré de Balzac A suivre..;

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